Journée d’étude dédiée à l’archéonumismatique (8 février 2019)

La monnaie en contexte. Dater la monnaie/dater le contexte.

Séminaire organisé par Ludovic Trommenschlager, Jean-Patrick Duchemin et Jean-Marc Doyen. Centre de recherche HALMA ‒ Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens ‒ UMR 8164 (CNRS, Univ. Lille [SHS],MCC), EPHE UMR 8210 ANHIMA, CEN – European Centre for Numismatics Studies (Bruxelles)

Quand ? 8 février 2019.

Où ? Université de Lille, Campus du Pont-de-Bois, salle des colloques de la Maison de la Recherche.

L’utilisation de la monnaie comme marqueur chronologique se place au centre d’un épineux problème que les archéologues rencontrent quotidiennement : comment dater au mieux un contexte archéologique ? Mais avant d’en arriver là, il faut se poser cette question : quelle information chronologique nous fournit un mobilier et plus spécifiquement que date la monnaie ? Il est aisé de comprendre que la monnaie fournit, en règle générale, une datation correspondant au moment de sa fabrication ce qui n’est pas toujours le cas des autres mobiliers. Ainsi, le travail initial du numismate est de fournir une date probable ou assurée pour sa fabrication. Les autres datations qui seront déduites à partir de celle-ci ne seront, par conséquent, que des extrapolations. Or, en archéologie, la datation primordiale pour un mobilier demeure celle de sa perte ou de son dépôt définitif et non celle de sa fabrication, car seule cette seconde datation permettra de se rapprocher au plus près du moment de constitution et/ou de fermeture de l’unité stratigraphique (US) qui intéresse plus spécifiquement l’archéologue. Ainsi, cette date de fabrication peut, par exemple, être complétée par une estimation de la durée de circulation de la monnaie. Les numismates s’intéressent à cette question généralement par la mesure du degré d’usure, et ce depuis plusieurs décennies. Néanmoins, cette méthode qui concernait, au départ, essentiellement les trésors est plus complexe à appliquer pour des monnaies isolées. Elle permet tout de même de proposer un nouveau terminus post quem (TPQ) se rapprochant de la véritable date de perte de la monnaie.

A contrario, la prise en compte du contexte et des autres mobiliers permet également de fournir des indices sur les durées de circulation des monnaies. Ces travaux impliquant les numismates demeurent récents. L’interdisciplinarité permet également d’agréger les propositions chronologiques afin de déterminer au mieux la datation du contexte. En prenant en compte les monnaies, la céramique, les fibules, etc., il est possible d’avoir un faisceau d’indices pour déterminer une datation pour la fermeture d’une US ainsi que sa durée de fonctionnement. L’interaction entre spécialistes et archéologues devient, par conséquent, essentielle pour déterminer au mieux le TPQ attribuable à une US.

En parallèle, la méthode de datation d’un contexte archéologique doit prendre en compte sa caractérisation. En effet, la datation d’un mobilier peut s’interpréter différemment selon qu’il provient d’un remblai, d’un sol, d’un niveau d’occupation ou encore d’une sépulture. À partir de ces données déjà délicates à obtenir, l’archéologue cherche ensuite à construire une chronologie relative, voire absolue, pour les faits, les structures et les phases du site : comment passer d’une chronologie relative à une chronologie absolue sans extrapoler ? Comment passer d’une datation correspondant à la fabrication d’un objet, à celle de sa perte, et comment relier ces données à la constitution d’une unité stratigraphique ou à une phase d’occupation d’un site ?

A l’inverse, les mobiliers qui ne peuvent être reliés à une datation absolue par leurs caractéristiques intrinsèques se doivent d’être datables par d’autres méthodes : le contexte, les autres mobiliers, la typologie… Comment dater, par exemple, des oboles mérovingiennes ou un monnayage gaulois par leur contexte ? Les travaux numismatiques les plus récents intègrent non seulement des données typologiques, mais également archéologiques pour classer et mieux dater ces monnayages. De même, la datation des monnayages non officiels pose généralement problème, car elle doit prendre en compte les connaissances actuelles concernant leur production, leur diffusion et leur utilisation, qui dépendent bien souvent de spécificités régionales. Par prudence, les numismates leur attribuent le plus souvent les datations des prototypes officiels qu’ils copient, mais plusieurs synthèses récentes montrent qu’il est possible d’améliorer ces datations en prenant en compte les contextes et les spécificités régionales de la circulation monétaire.

Date limite pour les propositions : 31 octobre 2018.

Langues acceptées : anglais et français.

Résumé : 20 lignes maximum.

Conseil scientifique : Marc Bompaire (Directeur d’étude à l’EPHE), Jean-Marc Doyen (Chercheur à l’Université de Lille), Antony Hostein (Directeur d’étude à l’EPHE) et Pierre Nouvel (Professeur des Universités à l’Université de Bourgogne).

Renseignements : ludovic.trommenschlager@live.fr ou info@cen-numismatique.com.